Mariette Manigouche

Mariette est née à Mashteuiatsh en 1951. À l'âge de douze ans, elle commençait son apprentissage des savoir-faire traditionnels par la fabrication d'objets d'artisanat dont la vente était un apport économique nécessaire à la famille. Elle prend plaisir à l'apprentissage et développe ses compétences au cours des années. Les mocassins sont une spécialité de sa mère, Élisabeth Germain, qu'elle reprend volontiers ainsi que la confection de tentes et le tressage de raquettes miniatures. Elle fabrique, avec ses soeurs, des bracelets, des colliers, des vestes, des mitaines et des raquettes que la petite entreprise familiale vend aux marchands de la communauté.

Après plus de quarante années d'expérience, Mariette détient une grande maîtrise de la fabrication des tentes traditionnelles et des techniques de broderie, de couture, de tressage et de tannage des peaux. Elle aime toujours relever des défis techniques, ce qui explique sa préférence pour la réalisation de gants aux mitaines puisque les patrons sont plus complexes et représentent un plus grand défi de réalisation. La majorité des objets de la production de Mariette sont fabriqués à la main. Elle travaille principalement avec le cuir et privilégie les peaux d'orignaux et de caribous qu'elle traite elle-même plutôt que le cuir commercial comme le chevreuil.

Le couple Connolly-Manigouche occupe le territoire de chasse pendant une période de l'année afin de poursuivre la production artisanale, de chasser l'orignal et de tanner les peaux. La forêt est pour Mariette le lieu idéal pour la création. La nature est pour elle une source d'inspiration inépuisable et un lieu de tranquillité.

Dans sa pratique actuelle, Mariette se questionne sur les nouvelles fonctions auxquelles pourraient répondre la tente de toile utilisée depuis le 18e siècle par les Amérindiens. Elle se consacre également à l'actualisation du bonnet traditionnel innu. La transmission des connaissances de génération en génération et l'exploration de nouvelles voies de création sont des préoccupations constantes pour Mariette Manigouche.