Cusco
Juillet 2005

Les peuples autochtones des Amériques ont beaucoup à gagner à créer des réseaux d'entraide, de partage et d'échanges. Pour les artisans et créateurs les occasions sont rares. Pourtant, l'émulation et l'inspiration créatrice sont souvent stimulées lors de rencontres nouvelles. Aussi, le fait de pouvoir échanger sur les défis que posent la fabrication d'objets issus de la tradition mais adaptés à la vie moderne, sur la mise en valeur des cultures autochtones, sur les problèmes rencontrés et les solutions adoptées permet d'aller plus avant dans sa propre démarche. Dans cette optique, le projet d'Alliance développe avec ses partenaires un volet d'échanges et d'expériences partagées avec des pays d'Amérique latine. Depuis un an, des contacts ont été établis au Brésil par l'entremise du Museu do Indio de Rio de Janeiro, au Mexique avec l'Union des musées communautaires de l'état du Oaxaca, ainsi qu'au Pérou.

L'Agence canadienne de développement international (ACDI), via le Programme de partenariat entre les peuples autochtones (PPPA) nous soutient dans cette démarche.

Le colloque LA VOZ INDÍGENA EN LOS MUSEOS, organisé par le National Museum of American Indian (NMAI) de la Smithsonian Institution (Washington), le Museo Inka et la Universidad Nacional de San Antonio del Cusco (UNSAAC) s'est tenu à Cusco, au Pérou du 12 au 16 juillet 2005. Le thème de ce colloque était la valorisation de la voix des Autochtones dans les musées. De nombreux représentants des musées et des commu-nautés autochtones de l'Amérique latine étaient présents. Il s'agissait pour une part de montrer comment le NMAI avait pu intégrer la voix des Autochtones dans leur exposition consacrée aux Quetchua. Le Pacu Nazario Turpo de la communauté de Phaqchanta, l'un des principaux interlocuteurs du NMAI pour l'occasion, a pu rendre compte de son expérience. D'autre part, il s'agissait également pour les musées de l'Amérique latine de sensibiliser l'auditoire à la réalité des communautés, à la difficulté d'entretenir et de protéger les savoir-faire millénaires, aux espoirs misés sur le développement du tourisme, mais également aux craintes qu'il soulève. Invitées à présenter les travaux de l'Alliance, Élisabeth Kaine et Élise Dubuc ont fait part à l'assemblée des avancées des deux volets principaux du projet : la formation en design d'objets et en design d'exposition d'artisans autochtones et l'implication de la communauté dans la définition de son projet culturel. Une occasion de faire de très belles rencontres où nous avons pu nous rendre compte de l'intérêt suscité par notre approche qui donne aux communautés des outils pour leur propre développement. Lise Emond et Cindy Cantin, étudiantes à la maîtrise et assistantes de recherche étaient du voyage. Elles ont été aidées par le Décanat des études de cycles supérieures et de la recherche de l'Université du Québec à Chicoutimi et par l'Office Québec-Amérique pour la jeunesse (OQAJ) programme porte-folio. Nous avons pu visiter la communauté de Pisaq, rencontrer des céramistes de Raqchi ainsi que les tisserandes de l'Asociación de Tejedores de Parubamba (Quillichapata - Cusco).