Jeanne-Mance Ambroise


Jeanne-Mance Ambroise, née en 1963 à Mani-Utenam, a commencé ses cours d’artisanat dès l’école primaire. C’est avec beaucoup d’intérêt qu’elle suit les ateliers de la professeure Annie Saint-Onge qui enseigne aux élèves le travail du cuir. À partir de l’âge de treize , Jeanne-Mance regarde les aînés faire de l’artisanat, particulièrement sa grand-mère Maria Thomas, qui maîtrise alors la couture ainsi que le travail de broderie et de broderie perlée. Par la suite, jusqu’à l’âge de trente-trois ans, Jeanne-Mance développe ses connaissances de l’artisanat de façon autodidacte dans les domaines de la couture du cuir et de la toile, de la broderie et de la broderie perlée.
En 1996, pendant une période de huit mois, Jeanne-Mance suit un cours d’artisanat offert à Mani-Utenam. Les professeures Hélène Vollant Mackenzie, Élisabeth Saint-Onge et Annie Saint-Onge, aînées de Mani-Utenam et reconnues pour leur savoir-faire, lui enseignent alors la couture, la broderie, la broderie perlée, le travail du cuir et la fabrication de mocassins. C’est à ce moment que Jeanne-Mance apprend à maîtriser la confection de gants, de mitaines, de sacs, de vestes, de manteaux, de bijoux et d’objets décoratifs. Régulièrement, Jeanne-Mance Ambroise pratique la peinture, le dessin et la sculpture, sa discipline privilégiée. D’ailleurs, de 1985 à 1990, elle étudie la sculpture sur pierre à savon à Mashteuiatsh avec le professeur Thomas Siméon. Cette période de sept ans de vie à Mashteuiatsh a aussi été marquée par les séjours dans la forêt avec ses beaux-parents Isaïe Raphaël et Diana Connolly, tous deux originaires de Mashteuiatsh. Ils lui montrent alors à dépecer la martre, le vison, le rat musqué et le castor. Jeanne-Mance souhaite poursuivre cet apprentissage par celui du tannage et du tressage de la babiche sur la raquette montagnaise traditionnelle. C’est au cours d’une rencontre organisée entre les communautés innues/ilnues, dans le cadre du projet Design et culture matérielle : développement communautaire et cultures autochtones, que les experts en tressage de raquettes Alexandre
Pinette (Uashat), Bernard Connolly et Mariette Manigouche (Mashteuiatsh) lui transmettent une partie de ce savoir. En 2002, Jeanne-Mance expose aux Galeries Montagnaises lors de l’événement Harricana (festival de motoneiges de course) avec deux autres artisans. En 2004, elle expose sa production au gymnase de l’école primaire Manikanetish de Mani-Utenam pour la journée culturelle de Uashat mak Mani-Utenam avec quelques autres artisans de la communauté. Elle expose ensuite sa production à la chapelle du Vieux-Poste de Sept-Îles (juin 2005), au Musée Shaputuan de Uashat (octobre-avril 2006), au Musée des Abénakis de Odanak (mai-septembre 2006) et au Musée amérindien de Mashteuiatsh (octobre-mai 2007). À l'été 2006 et l'été 2007, elle a participé à l'inventaire participatif mené dans sa communauté par le projet Nouvelle muséologie autochtone du groupe Design et culture matérielle.