Laurette Grégoire


Laurette Grégoire est née le 28 avril 1951 dans la communauté de Uashat. Depuis quelques années, elle privilégie la couture, la broderie perlée et l’écriture. Au cours de son enfance, elle va à la plage pour s’y baigner et dessine dans le sable. C’est de cette façon qu’elle commence à développer sa créativité.
Sa mère, formée dans les écoles ménagères, a toujours gagné sa vie en travaillant. À l’école primaire et secondaire, Laurette adore les cours de dessin et d’arts plastiques, ce qui la mènera, beaucoup plus tard, plus précisément en 2004, à suivre des cours de peinture à l’huile sur lin avec l’artiste peintre Hélène Boily de Sept-Îles. Laurette Grégoire a consacré sa vie professionnelle à l’enseignement. Pendant 33 ans, elle a travaillé à la sauvegarde de la langue innue et à la transmission de la culture. lle aime la résolution de problème, la conception d’exercices pédagogiques et le développement des méthodes d’enseignement pour les enfants. Elle souhaite maintenant se consacrer à la création et à l’enrichissement des savoir-faire traditionnels.
En 2004, Laurette Grégoire suit des cours de fabrication de mocassins avec sa grand-mère, Blandine Jourdain, qui est alors âgée de 99 ans. En 2005, elle suit des cours de broderie. Elle désire maintenant
réaliser un grand défi, soit la réalisation d’un bonnet traditionnel innu. La réalisation de ce bonnet demande une finesse et une précision exceptionnelles et représente un temps de fabrication considérable. Laurette s’intéresse encore fortement à la pédagogie de la langue et elle oeuvre à son développement dans la communauté. Pendant l’été 2005, elle participe aux ateliers Design et culture matérielle où elle souhaite développer un médium pour aider à la transmission de la langue innue. Elle pense, entre autres, à la conception d’un cahier illustré accompagné d’une cassette audio qui aurait une utilisation se rapprochant de celle d’un dictionnaire « franco-innu ». Son expérience d’enseignement et de direction d’école ainsi que la publication d’un livre, Aimun-mashinaikan; Ushkat nitaimun-mashinaikan : dictionnaire, mon premier lexique (1990), lancé au Musée Shaputuan, lui confèrent toutes les compétences pour la réalisation d’un projet de cette envergure. Laurette Grégoire a également comme autre projet d’avoir une petite maison d’édition. Avec son
mari, Jacques, elle possède la boutique d’artisanat Innu Apukuai à Uashat. Laurette a été coordonnatrice du projet Réalités autochtones, qui oeuvre à la préservation et à l’actualisation de la culture innue. Initié par l’alliance de recherche Design et culture matérielle : développement communautaire et cultures autochtones, ce projet requiert la participation active d’un groupe d‘artisans de Uashat mak Mani-Utenam et de membres la communauté. Laurette a exposé au Musée Shaputuan de Uashat (octobre-avril 2006), au Musée des Abénakis de Odanak (mai-septembre 2006) et au Musée amérindien de Mashteuiatsh (octobre-mai 2007). Elle a également exposé une série d’exercices produits dans la première phase des ateliers au Vieux-Poste de Sept-Îles en juin 2005.