Louisa Rock

Louisa Rock est née dans la communauté de Mani-Utenam le 3 février 1943.
Sa mère, Louisa Vollant, et son père, André Michel, détenaient un grand savoirfaire traditionnel. Son père meurt lorsqu’elle a deux ans, laissant à sa mère l’entière responsabilité de la survie de la famille. Celle-ci abandonne alors sa passion de l’artisanat pour s’investir à temps plein dans la couture d’objets en série. Ainsi, dès son jeune âge, Louisa Rock regarde sa mère travailler la couture sans relâche, ce qui aurait eu pour effet, selon elle, de l’éloigner pour un moment de sa passion pour l’artisanat autochtone.
En 1992, à l’âge de 45 ans, elle redécouvre l’artisanat. Pendant dix mois, elle suit un cours intensif de couture du cuir au Centre d’amitié autochtone de Québec offert par Ressources humaines Canada. C’est à ce moment qu’elle découvre sa passion pour la couture. Elle reste avec le professeur après les cours pour discuter et pour continuer à travailler. Elle développe beaucoup ses connaissances pour la fabrication de mocassins, de manteaux et de robes indiennes, pour le tressage du cuir, la broderie
et la broderie perlée. Louisa par la suite enseigne à l’école Kupaniesh et à la Roulotte des Femmes,
où elle transmet son savoir-faire en tricot, couture et broderie. Elle invite toujours les gens, en particulier les jeunes, à apprendre. Depuis 2002, elle participe à des journées culturelles à Mani-Utenam. Ces journées sont des lieux de rencontres intergénérationnelles où les aînés transmettent leurs savoir-faire et où les jeunes exposent leurs projets scolaires.
De 1991 à 1999, Louisa Rock travaille avec son mari, Roméo Rock, au projet Nuthimiu Attusseun (le travail dans la forêt). Ce projet consiste à enseigner à environ six jeunes aux prises avec des problèmes de consommation de drogues et d’alcool la manière dont vivaient leurs ancêtres. Ces jeunes apprennent à cuisiner, à se prendre en main, à avoir confiance en eux et à survivre en forêt. Ce travail difficile et d’une grande responsabilité demande au couple de rester avec des jeunes qu’ils ne connaissent pas pendant une période de deux à trois mois. Depuis cette expérience, Louisa aime être avec les jeunes et leur transmettre ses connaissances. Elle a donc poursuivi ce travail en 2006, cette fois avec un groupe d’aînés de la communauté. Louisa a exposé ses produits à la chapelle du Vieux-Poste de Sept-Îles (juin 2005), au Musée Shaputuan (octobre-avril 2006), au Musée des Abénakis de Odanak (mai-septembre 2006) et au Musée amérindien de Mashteuiatsh (octobre-mai 2007). À l’été 2006, Louisa a réalisé une série d’échanges avec des membres de la communauté innue de Mashteuiatsh détenant une expertise dans le même créneau qu’elle. Ils ont ainsi échangé leurs savoir-faire traditionnels et leurs méthodes créatives. Ces rencontres ont été rendues possibles grâce à l’appui du Programme des échanges coopératifs entre artistes des peuples autochtones du Conseil des Arts du Canada.
À l'été 2007, elle a participé à l'inventaire participatif mené dans sa communauté par le projet Nouvelle muséologie autochtone du groupe Design et culture matérielle.